Affaires internationales

Regarder, plutôt que voir.
La mobilité à La Source a été caractérisée en 2023 par l’approfondissement de plusieurs réflexions qui visent à internationaliser les cursus et à développer la réflexivité des étudiant·es.

« Mon stage dans un dispensaire à Madagascar a renforcé ma compréhension des soins infirmiers et suscité une réflexion profonde sur ma pratique infirmière et mes valeurs personnelles , raconte un étudiant en troisième année. Ce voyage m’a permis de faire un pas en direction du professionnel que je souhaite devenir. » C’est précisément cela, l’objectif de la mobilité internationale : enrichir son expérience face à l’altérité culturelle, vivre soi-même le sentiment d’être « l’étranger·ère » afin de nourrir sa réflexivité face à sa pratique et à son identité d’infirmier·ère.

Plus de la moitié des diplômé·es 2023 du Bachelor en soins infirmiers a pu vivre une expérience de mobilité internationale durant son cursus, sous forme d’un stage professionnel ou d’un semestre d’études à l’étranger. Au total, 105 étudiant·es sont parti·es dans une vingtaine de pays durant l’année 2023. Parmi elles et eux, 11 étudiant·es de troisième année ont effectué un semestre dans une institution partenaire. Il faut souligner que si l’impact de la pandémie ne s’est plus fait ressentir, certains séjours ont été interrompus pour des raisons géopolitiques.

La mobilité à La Source comprend également les Universités d’été, qui ont pu reprendre après deux ans d’interruption. Des étudiant·es de La Source ont participé à des Universités d’été en Inde, aux États-Unis, à Hong Kong et au Japon. La Source a de son côté réalisé une Université de printemps qui a réuni des étudiant·es de deux universités partenaires (Japon), ainsi qu’une autre en été, qui a rassemblé des étudiant·es de trois universités partenaires (Inde, Hong Kong, États-Unis). Cette dernière, consacrée à la médecine de catastrophe, a permis aux équipes des différents pays d’échanger sur leur conception des situations extrêmes lors desquelles le système de santé atteint ses limites.

« Plusieurs dispositifs ont été repensés et déployés afin de réduire l’impact environnemental de la mobilité. »

En parallèle à cet intense niveau d’activités, des réflexions ont été approfondies en lien avec la mobilité. Elles se sont structurées autour de deux dimensions : l’internationalisation des cursus et la durabilité. La première vise à ancrer les expériences de confrontation à l’altérité culturelle dans les cursus de tous les étudiant·es dès la première année. Il s’agit d’une part d’intégrer l’éventuel séjour à l’étranger dans le projet de formation et de définir les compétences que l’étudiant·e va développer. Ces dernier·ères doivent clarifier leurs objectifs et produire un rapport final qui stimule leur réflexivité vis-à-vis des expériences vécues. Ce changement de paradigme implique d’aller regarder, plutôt que voir ce qui se fait ailleurs. D’autre part, la mobilité ne prend plus seulement la forme de séjours à l’étranger, mais peut être expérimentée à travers des ateliers simulés menés conjointement avec d’autres universités ou des expériences avec certaines minorités vivant en Suisse.

Consciente des enjeux en termes de durabilité, La Source intègre pleinement cette thématique au cœur de ses réflexions. Plusieurs dispositifs ont ainsi été repensés et déployés afin de réduire l’impact environnemental de la mobilité : privilégier les partenariats avec des universités accessibles en train, développer les possibilités de collaborations virtuelles ou encore mener une réflexion quant à l’impact environnemental de sa pratique professionnelle.

Photo: Anne-Laure Lechat, 2023 ©Institut et Haute École de la Santé La Source